Souvent, on nous dit que l’obésité est le fléau de la société.
Non, permettez-moi de dire que c’est les régimes le fléau de cette société.
Hier, 6 mai, c’était le No Diet Day. Créé en 1992 par Mary Evans Young, directrice de la campagne anglaise anti-régime « Diet Breakers », cette journée vise à mettre un stop à la folie des régimes. C’est en effet suite à deux événements marquants liés au monde des régimes que Mary Evans Young décide de donner vie à cette journée.
Hier, Instagram a enregistré presque 30.000 posts avec l’hashtag #nodietday. Il a fallu 27 ans pour que les personnes commencent à être prêtes à entendre ces mots.
Qu’est-ce qui fait que de plus en plus de personnes se lèvent contre les régimes ?
Je dirais que c’est :
- L’expérience personnelle de souffrance et « d’échec » que chacun de nous a vécu face aux multiples régimes
- La prise de conscience que tout ce mal-être et cette haine envers son corps sont liés à des diktats imposés par la société patriarcale dans laquelle on vit
- Le fait de réaliser qu’on peut vivre sereinement à travers d’autres approches bien plus bienveillantes et efficaces.
Pour comprendre la portée du No Diet Day, voyons chaque point plus en détail.
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Les régimes sont source de souffrance psychologique intense et durable
Comme Mary Evans Young l’avait remarqué lors de la création du No Diet Day, la souffrance psychologique des régimes est réelle et intense.
C’est assez logique : déjà on part du principe que vous ne pouvez pas manger ce que vous aimez le plus. Ensuite, on vous impose ce que vous devez manger, en quelle quantité et quand le faire. Genre, vous ne connaissez rien de vous et vous devez faire comme nous, « les experts », on vous dit. Pas étonnant qu’on termine par perdre confiance en soi et en son corps.
(Full disclosure : c’est votre corps qui est le vrai expert, et vous êtes la seule personne capable de comprendre son langage. Il faut juste prendre le temps de parler avec lui).
Aussi, puisque vous ne pouvez pas manger ce que vous aimez, ni quand vous le voulez, vous passez votre journée à vous contrôler et terminez la journée en dévalisant votre boîte de biscuits. Oui, c’est aussi de là que viennent les compulsions alimentaires (tadaaan). Ceci fait que vous avez l’impression que vous ne savez pas vous contrôler devant la nourriture, donnant vie à des sentiments d’incompétence, de culpabilité et de honte.
Si vous voulez creuser cette question et aimez les articles scientifiques, vous pouvez parcourir celui-ci.
Vous en voulez plus ? Je peux continuer et évoquer l’obsession envers la nourriture, l’irritabilité, l’anxiété. Aussi, ces mécanismes débouchent le plus souvent vers des troubles du comportement alimentaire. Ça peut être de l’anorexie, de la boulimie ou de l’hyperphagie, sans compter le risque de dépression.
Nous nous trouvons devant un beau cocktail de souffrance psychologique qui ne va pas s’améliorer avec le temps (à moins d’arrêter les régimes et de faire un travail sur soi).
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Les idéaux de beauté ne sont pas innés mais nous viennent de la société
Vous vous êtes déjà demandé pourquoi vous souhaitiez perdre du poids ? D’où vient cette image de votre corps idéal qui trotte dans votre tête depuis toujours ? Est-ce que vous êtes né avec ?
En réalité, non. Cette image vous l’avez construite sur base des jeux qu’on vous a achetés quand vous étiez enfant (#barbie et #ken), des mots de l’institutrice (#maquetuesbelleaveccettejolierobe), des remarques des copains (#tuesenceinte ?), des commentaires des gens dans la rue (#bonasse), des publicités dans les magazines (#specialminceur). Bref, cette image de corps idéal on vous l’a construite et vous l’avez bien intériorisée jusqu’à croire qu’elle vous appartient au plus profond de vous. Et ça, c’est une croyance.
Sans me lancer dans un débat ici, rappelez-vous que cette image généralisée de beauté est simplement le fruit d’un construit socio-culturel basé sur un regard sexiste envers les genres (pour plus d’infos sur l’impact des attitudes sexistes sur les idéaux de beauté je vous conseille cet article).
Je m’adresse ici spécifiquement aux femmes : on est bien arrivées à comprendre qu’on a le droit de voter et de travailler mais on continue à se faire influencer par des canevas de beauté irréalistes et dangereux pour sa santé mentale.
Le No Diet Day est justement l’occasion pour reconnaître que votre corps est magnifique comme il est. Plutôt que de regarder ce qu’il n’est pas, commencez à observer tout ce qu’il est capable d’accomplir. Connectez-vous à lui et faites-le sentir aimé et actif. Vous verrez qu’il vous rendra tout cet amour que vous lui aurez donné.
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Vous pouvez vivre une vie épanouie, équilibrée et passionnante, sans régime
Bien sûr que vous pouvez ! Et vous n’avez surtout pas besoin de régimes pour y arriver.
Votre vie est comme un voyage. Vous pouvez viser la destination finale ou alors profiter de chaque instant avec les bénéfices qui vont avec.
Si vous voulez vous sentir bien dans votre corps, et cela pourrait vouloir dire pour vous, perdre quelques kilos (non pas pour atteindre un idéal de beauté irréaliste mais pour retrouver plus d’énergie, de vitalité et de légèreté), il faut changer de paradigme et porter votre attention sur comment créer un style de vie qui permette de vivre une vie équilibrée et épanouie, dans votre corps et dans votre mental.
Comment on y arrive ?
En prenant soin de soi sur plusieurs niveaux : psychologique (qui suis-je ?), émotionnel (d’où vient cette colère ? comment dépasser mes peurs ?), comportemental (quelles actions je peux réaliser au quotidien pour me sentir bien avec moi-même ?), professionnel (est-ce que je suis heureux dans mon travail ? est-ce que ce que je fais a du sens pour moi ?), relationnel (est-ce que mon entourage me soutient et me pousse à m’améliorer ?) et bien évidemment aussi nutritionnel (de quoi mon corps a besoin en ce moment ? qu’est-ce que je peux lui donner pour l’aider à fonctionner de manière optimale ?).
Ces attentions envers soi ne sont pas à prendre comme le prochain objectif angoissant à réaliser à tout prix. Ça prend du temps. Il faut concevoir ce parcours de changement comme un voyage. Admettons que vous voulez arriver à Istanbul en partant de Bruxelles mais sans avion. Il faudra donc passer par Cologne, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Sofia et arriver finalement à Istanbul. Est-ce que vous allez faire une fixette sur Istanbul depuis le début du voyage ? Ou vous allez profiter de chaque halte en prenant du temps de découvrir ses merveilles cachées et en ressortant de là plus enrichi qu’avant ? Je pense que c’est plutôt la deuxième. (Btw, j’ai fait ce tour et je le conseille vivement).
Vous avez envie de dire NON aux régimes et vous voulez construire une relation saine avec la nourriture? A l’occasion du No Diet Day j’ai décidé de vous offir une consultation online gratuite. Envoyez-moi un mail à [email protected] et je vous recontacterai dans les 24h pour bloquer un rendez-vous (le nombre de places est limité).
Je vais donc terminer par dire que ce « No Diet Day » ne devrait pas être limité à une journée. Il devrait être multiplié par 364 jours, c’est-à-dire le nombre de jours qu’il faudrait s’aimer, s’accepter et se célébrer.
Et avant de vous laisser, je vous propose un petit exercice :
Au moins une fois par semaine, faites une chose que vous vous étiez dit que vous alliez faire une fois que vous auriez perdu du poids.