Pendant les premières consultations avec mes patientes, on aborde souvent la question de la perte de poids. Entourée d’un aura magique, la perte de poids représente le sacré Graal, recherché pendant toute une vie. J’entends les phrases “J’ai toujours pensé que si j’avais perdu du poids, les hommes m’auraient finalement aimée”, “Si seulement j’étais plus mince, je pourrais mettre ces superbes robes d’été que seules les femmes minces peuvent mettre”, “Perdre du poids me permettrait d’avoir la confiance de demander une promotion au travail”, “Si je perdais du poids, je n’aurais plus de problème”.
Si vous y prêtez attention, toutes ces phrases ont un dénominateur commun: l’idée que “si j’étais mince, je serais plus heureuse”. Dans la même logique, ceci veut dire (et beaucoup de patientes le disent explicitement) que la femme mince a tout pour être heureuse.
Mais est-ce que c’est bien vrai? Est-ce que la femme mince est plus heureuse ?
Je vous invite à vous pencher sur cette question avec moi. Essayons de démêler ensemble le vrai du faux autour de ce mythe.
1. La femme mince a confiance en elle
Pour analyser cette croyance, je vous demande tout d’abord de penser à toutes les femmes minces de votre entourage. Est-ce qu’elles ont toutes confiance en elles? Est-ce qu’elles ne font jamais de remarques négatives sur leur propre corps?
Peut-être que vous en trouverez une ou deux, mais que la majorité de ces femmes se sentent tout aussi incertaines et insatisfaites de leur corps que vous.
Pourquoi ?
La confiance en soi, c’est le sentiment de sécurité qu’on a quand on se sent capable d’affronter les situations qui se présentent à nous. Elle se construit dès l’enfance à travers nos expériences. Pour se bâtir une bonne confiance en soi, il faut avant tout un environnement bienveillant et sécurisant. On comprend vite pourquoi les remarques négatives sur le physique font obstacle au bon développement de la confiance en soi. Pourtant, beaucoup y sont confrontés à l’école et/ou en famille, sans que ni les enfants, ni les parents, ne se rendent compte de la gravité de leur comportement. La femme mince a peut-être eu la chance d’éviter cette triste réalité, mais ce n’est pas certain. Peut-être que dans sa famille on faisait très attention au physique et que, malgré sa minceur, elle n’était “pas assez bien”. Ou peut-être que, justement, sa minceur vient du fait que sa famille était très contrôlante concernant l’alimentation et lui mettait la pression pour garder un corps “mince”.
Heureusement pour tout le monde, la confiance en soi se construit toute la vie, et pas seulement autour du physique. Grâce à des expériences positives dans d’autres domaines, vous pouvez la faire remonter. Si vous voulez 3 stratégies pour améliorer votre confiance en vous c’est par ici.
2. La femme mince est en bonne santé
C’est une grande question. Est-ce que minceur rime avec santé? Hé bien… pas nécessairement. Quand on voit une personne mince, la seule info qu’on a c’est “elle n’a pas trop de graisse”.
Mais le reste ?
On l’oublie parfois, mais la santé, c’est beaucoup plus que l’apparence. La santé c’est un état global qui prend en considération le bien-être physique et mental de la personne. On ne peut pas savoir, juste en l’observant, si une femme mince a un taux de cholestérol élevé, si son taux de triglycérides est important, si elle a du diabète, … ou si elle angoisse dès qu’elle rencontre de nouvelles personnes, si elle pleure le soir en rentrant chez elle, etc. Même concernant son alimentation, elle peut être mince tout en mangeant des frites, des burgers et des desserts tous les jours. On comprend donc que minceur ne rime pas nécessairement avec santé, même si la société essaie de nous faire croire le contraire (je vous conseille de lire cet article si vous voulez plus d’infos là-dessus).
3. La femme mince est bien entourée
On se représente souvent la femme mince avec une chouette bande d’amis ou un gentil partenaire. Ce n’est bien sûr pas impossible, mais il faut se rappeler deux choses. La première, c’est que si cette personne est bien entourée, ça n’a surement aucun rapport avec son poids. Il faut chercher l’explication du côté de sa personnalité, de sa confiance en elle et de sa disponibilité. La deuxième chose à savoir, c’est que beaucoup de personnes admettent que pendant leurs régimes elles s’éloignent de leurs proches. Que ce soit pour éviter les restaurants, pour faire plus de sport ou parce qu’elles sont juste inquiètes de se montrer dans certains lieux publics, le résultat est le même: moins de temps pour ses amis. Pour être bien entourée, la meilleure technique est celle de rester soi-même, de se donner du temps pour voir ses proches et de faire de nouvelles rencontres.
4. La femme mince ne se préoccupe pas de son poids
Ce n’est pas parce qu’une personne a un poids qui est principalement vu comme “idéal”, selon les canevas de beauté actuels, qu’elle-même le voit ainsi. Il y a de fortes chances pour que la personne que vous prenez comme modèle soit elle-même à la poursuite d’un physique différent. Elle peut avoir un poids qui lui convient, mais ne pas aimer sa silhouette ou certaines parties de son corps.
Quand on est à la recherche d’un “physique parfait” on se retrouve dans une course perpétuelle, sans fin.
Pourquoi? Parce que la perte de poids n’est pas le but final. Ce n’est que la partie visible de l’iceberg, qui est bien plus facile de sculpter, façonner. En réalité, ce qu’on recherche vraiment, c’est ce qu’il y a derrière ce poids, dans la partie invisible de l’iceberg. Le plus souvent il s’agit d’un désir d’être regardée et traitée avec appréciation, amour, respect. Aussi, c’est être mieux avec soi-même, à un niveau mental ainsi que physique. C’est pour cette raison qu’il est beaucoup plus sain et porteur de résultats de se concentrer sur sa santé et sur son bien-être psychologique que de continuer à viser un “physique parfait” impossible à atteindre et qui ne donnera pas le bien-être tant désiré.
5. La femme mince est plus heureuse
Se rapprocher d’un objectif physique idéal peut donner de la satisfaction mais, fait d’une manière rigide et contraignante, ça aboutit souvent à de l’épuisement sans arriver à être complètement satisfaisant. Comme on vient de le voir, la minceur n’est pas un indicateur de la confiance, de la santé ou des relations saines d’une personne. La minceur ne vous permettra pas d’être plus heureuse dans votre travail. Elle ne vous permettra pas d’avoir des relations familiales plus sereines. Et elle ne vous permettra pas non plus de vous apprécier, aimer et respecter plus.
La seule chose qui sera différente, sera le chiffre sur votre balance. Pour être heureuse, il faut viser des changements bien plus profonds : prendre le temps de comprendre qui vous êtes, ce que vous ressentez, ce dont vous avez besoin et mettre en place des stratégies pour y arriver, toute seule ou avec l’aide d’un professionnel.
Est-ce que cet article vous a aidé à prendre du recul sur de fausses idées que vous aviez ? Dites moi tout en commentaire !